Une demande généralisée de politiques budgétaires et salariales plus expansionnistes dans la zone euro (hors Allemagne). Quelles conséquences ?
Les évolutions politiques et sociales récentes en Italie, en France, révèlent une demande généralisée dans la zone euro (en dehors de l’Allemag ne et de quelques pays d’Europe du Nord) de politiques budgétaires et salariales plus expansionnistes, visant à accroître le niveau de vie des ménages. Que penser de ces demandes, quelles peuvent en être les conséquences ? avec la situation d’excès d’épargne de la zone euro et la préférence pour les dettes publiques, on pourrait penser qu’il est facile de financer un déficit public plus élevé ; l’exemple de l’Italie montre que ce n’est pas le cas, en particulier avec l’absence de mobilité des capitaux entre les pays de la zone euro, et il existe donc probablement une limite assez basse à l’augmentation des déficits publics ; comme on le voit aujourd’hui, les investisseurs européens peuvent se reporter sur la dette publique de l’Allemagne et des petits pays du cœur de la zone euro, les investisseurs non européens peuvent vendre les obligations de la zone euro ; s’il y a hausse plus rapide des salaires en France ou en Italie, avec le handicap de compétitivité-coût et de profitabilité de ces pays compte tenu de leur niveau de gamme, les conséquences sur l’industrie, sur l’investissement et l’emploi seraient très négatives ; si les hausses de salaires concernaient aussi les autres pays de la zone euro (l’Espagne, l’Allemagne), le danger serait réduit, mais concernerait toujours l’emploi peu qualifié dont la sensibilité au coût du travail non qualifié est forte. Il existe sans doute une petite marge de manœuvre budgétaire dans les pays considérés comme sûrs aujourd’hui (comme la France), et très peu de marge de hausse des salaires.