Une question centrale pour la réflexion sur les politiques budgétaires : les poids respectifs des politiques monétaires expansionnistes et de l’excès d’épargne dans l’explication des taux d’intérêt à long terme très bas
Aux É tats-Unis et dans la zone euro, il est probable que les Banques Centrales sortiront dans le futur des politiques monétaires très expansionnistes. Si cela fait appara î tre une forte hausse des taux d’intérêt à long terme, les politiques budgétaires sont dès aujourd’hui contraintes, puisqu’il faudra que les déficits publics soient redevenus faibles au moment où les Banques Centrales reviendront à des politiques monétaires plus restrictives. Mais il existe une autre explication du niveau bas des taux d’intérêt à long terme : l’excès d’épargne (mondial ou régional) et l’excès de demande pour les dettes sans risque. Si cette seconde explication est très importante par rapport à la première (la politique monétaire expansionniste), la remontée des taux d’intérêt à long terme sera faible , et la contrainte sur les politiques budgétaires est faible aussi. Mais si l’explication par la politique monétaire est dominante, alors la hausse des taux d’intérêt à long terme sera forte ainsi que la contrainte sur les politiques budgétaires. L’analyse empirique montre que la hausse du taux d’épargne du Monde a un effet significatif (négatif) sur les taux d’intérêt à long terme, mais il n’explique que 17 % de la baisse du taux d’intérêt à 10 ans depuis 1998 aux É tats-Unis et 10 % dans la zone euro. C’est bien la politique monétaire expansionniste qui explique l’essentiel de la baisse des taux d’intérêt à long terme.