EUR 500.00 For Business Accounts Only

Proxy Report - 19/04/2018

Alors que le conseil de Vivendi était majoritairement composé de membres libres de conflits d'intérêts potentiels avant l'arrivée du Groupe Bolloré au capital de Vivendi, Vincent Bolloré a progressivement mis la main sur celui-ci. Par ailleurs, des mouvements récents témoignent d'une incohérence de la gouvernance puisque, habituellement dans les structures à Directoire et conseil de surveillance, l’actionnaire de référence nomme ses représentants au conseil de surveillance et les dirigeants de filiales siègent parfois au Directoire (dirigeant de business units). Chez Vivendi, c’est l’inverse. Le PDG d’Havas siège au conseil de surveillance (Yannnick Bolloré) tout comme le n°2 d’Havas jusqu'à une date très récente (Dominique Delport). En revanche, deux dirigeants du groupe Bolloré, son neveu Cédric de Baillencourt et le DG du Groupe Bolloré, Gilles Alix, sont membres du Directoire depuis septembre 2017. Ces nominations sont difficilement compréhensibles puisque leurs compétences ne portent pas directement sur les médias. Cette situation témoigne surtout de la prise de contrôle du groupe Bolloré sur Vivendi sans lancement d’une offre publique.

Parmi les conventions réglementées figure l'acquisition par Vivendi de la participation détenue par le Groupe Bolloré dans le capital de Havas. Proxinvest avait très fortement critiqué cette opération réalisée dans des conditions scandaleuses au regard des conflits d'intérêt liés aux parties en présence et qui n'avait pas fait l'objet de vote en raison d'un règlement en numéraire.

Le contrat de prestation de services entre Vivendi et Dominique Delport fait également partie du rapport spécial des CAC sur les conventions réglementées. Ce dernier vient de quitter Havas et Vivendi a annoncé le 26 mars mettre fin à ce contrat.

Le renouvellement du mandat de Philippe Bénacin comme membre du conseil ne sera pas approuvé (résolution 18). En effet, bien que libre de conflits d'intérêts, il est le Président du Comité conjoint des Nominations et des Rémunérations et les fortes contestations des actionnaires lors de l'assemblée générale 2017 des résolutions portant sur les rémunérations des dirigeants ne semblent pas avoir été prises en compte. Il convient de noter que les résolutions proposées cette année sur les rémunérations ne pourront être toutes soutenues en raison notamment d'une nouvelle hausse de la rémunération fixe de deux membres du Directoire qui intervient après des augmentations très importantes effrectuées en 2016.